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Maladie d'Alzheimer : un dépistage sanguin bientôt à portée de main ?!


 

 La maladie d'Alzheimer est une démence qui demande un accompagnement de tous les instants dans ses stades les plus avancés. Elle est très difficile à vivre pour les proches. © Geralt, Pixabay, DP


 Par une simple prise de sang, des scientifiques espagnols pensent n’être plus très loin de dépister la maladie d’Alzheimer à des phases précoces. Leur cible : les protéines bêta-amyloïdes, caractéristiques de la démence. Une découverte qui, si elle se confirme, pourrait changer la prise en charge des patients.

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Faut-il encore présenter la maladie d’Alzheimer ? Principale maladie neurodégénérative dans le monde et première cause de démence, elle entraîne des troubles cognitifs importants et une perte progressive de la mémoire, le patient devenant à la fin complètement dépendant de son entourage et du personnel soignant.

Pour l’heure, les seuls traitements qui existent tentent tant bien que mal de ralentir la progression de la maladie, mais la neurodégénérescence reste incurable. Actuellement, le diagnostic est posé tardivement, quand la perte neuronale est déjà avancée et que les premiers signes d’une perte de mémoire anormalement conséquente se révèlent. Les scientifiques souhaiteraient pourtant agir plus tôt, de manière à prendre les meilleures dispositions pour freiner la maladie dès le départ.

La piste d’un dépistage sanguin de la maladie est suivie de près, et récemment des scientifiques britanniques ont annoncé avoir développé une méthode efficace, même si ses secrets sont encore bien gardés. La concurrence pourrait être rude, car des scientifiques espagnols de la société Araclon Biotech écrivent dans le Journal of Alzheimer Disease que leur dosage des bêta-amyloïdes permet de distinguer les sujets sains des personnes malades.


Des bêta-amyloïdes qui en disent plus long qu’avant

Les bêta-amyloïdes sont des protéines de 40 à 42 acides aminés qui s’agglomèrent massivement entre les neurones pour former des plaques séniles. La question demeure sur leur rôle précis dans la démence : sont-elles la cause ou la conséquence de la maladie ? Quoi qu’il en soit, tous les patients présentent ces peptides. Retrouvés également dans la circulation sanguine, on a longtemps pensé à les utiliser en guise de marqueurs biologiques. Encore fallait-il parvenir à faire la différence entre les bêta-amyloïdes normaux et ceux d’origine pathologique.

Manuel Sarasa et ses collègues ont perfectionné leurs dispositifs, appelés ABtest40 et ABtest42, permettant de détecter les bêta-amyloïdes à 40 et 42 acides aminés. Ils mesurent les taux de ces peptides circulant librement dans le sang, fixés aux composants plasmatiques ou associés aux cellules sanguines qu'ils mettent en évidence par un test Elisa.

À partir de 19 sujets contrôle et de 27 patients atteints de trouble cognitif léger, une forme souvent précoce de la maladie d’Alzheimer, ils ont comparé les ratios de ces différents niveaux entre les deux groupes. Il s’avère que leurs travaux semblent démontrer que la maladie altère les taux de bêta-amyloïdes circulant dans le sang, et qu’il est ainsi possible de déceler plus tôt la maladie.

À quel stade pourrait-on détecter la maladie d’Alzheimer ?

A-t-on trouvé là un test de biomarqueurs fiable ? Peut-être, mais il faudra avant cela confirmer ces recherches à plus grande échelle. D’autre part, à partir de quel stade de la maladie d’Alzheimer ce test est-il possible ? Les auteurs l’ont démontré pour les patients atteints de trouble cognitif léger, alors que la démence a déjà commencé. Pourra-t-on remonter plus avant ? Telle est la question.

Grâce à cette découverte, les scientifiques espagnols espèrent désormais proposer des thérapies plus tôt aux malades. Mais elle pourrait aussi permettre d’enrôler des volontaires à des phases plus précoces dans des essais cliniques pour tester de nouveaux traitements.

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